Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/501

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
du Libertinage.

roïne, il périſſoit d’ennui ; lorſque Lucette étoit privée de ſon cher Lucas, tout l’excédoit, lui paroiſſoit mauſſade. On voyoit l’allégreſſe ſe répandre ſur ſon viſage, ſes yeux ſe ranimer, dès qu’il approchoit d’elle. Jamais la ſympathie n’a uni deux cœurs ſi étroitement. Pourquoi s’aimèrent-ils avec tant de conſtance, d’un amour éternel, qui n’eſt plus de mode ? Parce qu’ils avoient les mêmes penchans, les mêmes foibleſſes, & qu’ils étoient auſſi vicieux l’un que l’autre.

La Marchande de modes qu’avoit eu Monſieur Lucas, l’obligea, par la froideur avec laquelle elle le reçut, à rompre avec elle. Un nouvel amoureux ſe préſentoit ſur les rangs, plus illuſtre & plus en état