Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/481

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
du Libertinage.

voit ſe moquer ſans crainte des apparences. Les brocards, les plaiſanteries dont on l’accabloit, la rempliſſoient de confuſion & de rage. Une foule de peuple, amaſſée autour d’elle, lui lançoit mille quolibets ; chacun excitoit ſa bonne humeur à ſes dépens. Parmi les ris & le tumulte, un honnête homme éleva ſa voix en faveur de la déſolée Lucette. « On voit ſouvent, s’écria-t-il, la vertu ſoupçonnée mal-à-propos. Devons-nous ajoûter foi aux diſcours des Grands-Seigneurs ? Ne ſavons-nous pas qu’ils ne cherchent que les occaſions de s’amuſer ; & qu’ils ſe font peu de ſcrupule de s’égayer aux dépens de nous autres pauvres Diables ? » En prononçant ces belles choſes, le