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du Libertinage.

une illuſion, il s’avance hors de la portière ; sûr-de ſon fait, il pouſſe un grand cri, & s’écrie, en ſe frappant les mains : « Quoi, c’eſt toi, Mademoiſelle te voila dans un plaiſant équipage. Dis moi donc quel eſt ton métier ? tu n’eſt plus ſi jolie qu’autrefois. Au diable, ſi j’avois envie de te faire rouler caroſſe. Quelqu’un t’entretient-il encore ? C’eſt apparemment un homme lugubre, j’en juge au moins par les habits que tu portes ». L’accent étranger de celui qui parloit, glaça les ſens de la pauvre Lucette ; elle voulut feindre en vain de le méconnoître. Elle ne fut que trop certaine que c’étoit le Prince de ***, ce Grand Seigneur Allemand, qui lui fit jouer autrefois