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du Libertinage.

ſervoit de détours adroits, pour exprimer qu’elle maintint toujours le gouvernail de ſa raiſon. Elle avoit ſoin pourtant d’être intelligible. On comprenoit qu’elle ſe diſoit auſſi innocente que dans ſa première jeuneſſe. Tous ces diſcours laiſſoient de ſingulières idées ; ils troubloient un peu l’imagination ; mais les bonnes Dévotes ſe flattent que leurs termes miſtiques ſavent gazer l’indécence de leurs propos.

Le jour où Lucette devoit être démaſquée & perdre le fruit de ſes ſoins, où ſon étalage de vertu devoit la couvrir de honte ; ce jour qu’elle étoit parvenue à ne plus craindre, parce qu’elle regardoit ſon exiſtence future comme chimérique, arriva tout-à-coup, la remit