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du Libertinage.

elle adreſſoit ce diſcours à la Dévote émue. « Croyez-vous, ma chère enfant, qu’il faille ſe priver tout-à-fait des amuſemens ? Détrompez-vous ; ils ſont preſque tous honnêtes ; ce n’eſt que l’abus qu’on en fait, qui les rend pernicieux. Eh, que ſeroit-ce de nous, ſi nous vivions dans la langueur, dans l’oubli de nous-mêmes ! Une tendre foibleſſe eſt permiſe ; elle eſt la preuve d’une ame ſenſible ; mais il faut ſuccomber rarement, & avec raiſon. Par exemple, qu’un homme reſpectable vous proteſte qu’il vous aime, l’accuſerez-vous de mentir ? ce ſeroit lui faire trop d’injure. Qu’il exige de vous un aveu, une marque certaine de votre amour, aurez-vous la cruauté