Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/454

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
98
Les Progrès

fiance, ſon eſtime. Elle louoit ſes charmes, plaignoit le monde d’en être privé. La flatterie commençoit à dérider le front de la belle ; Lucette s’en appercevoit & prenoit courage. Elle vantoit les plaiſirs des mondains, en feignant de les décrier ; en détailloit les charmes, les agrémens, ſous prétexte d’en montrer l’horreur. Les peintures étoient vives, le cœur de l’innocente s’échauffoit ; ſes joues ſe couvroient d’un vif incarnat, elle ſoupiroit. Lucette, attentive à ſes moindres actions, mettoit d’un côté, tout ce que la volupté a d’affreux ; & de l’autre, tout ce qu’elle a de douceur. Elle faiſoit adroitement pancher la balance du côté des plaiſirs. Enfin, pour frapper le dernier coup,