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du Libertinage.

mon Héroïne ne s’adreſſoit point à ces Dévotes amphibies, c’eſt-à-dire, à ces femmes qui ſont & pieuſes & libertines, & qui lui promettoient une victoire aiſée. Il eût été trop dangereux de ſe découvrir à leur regard ; elles ſont ordinairement plus difficiles que des Lucrèces. Notre Héroïne n’en vouloit qu’à ces beautés qui font ſonner bien haut leurs vertus, & pour qui le moindre plaiſir eſt un crime. Elle en triomphoit ſans beaucoup de peine ; elle alloit juſques dans les moindres replis de leur ame, chercher, émouvoir la ſenſibilité.

Voici comme elle s’y prenoit ordinairement, pour ſéduire la jeune Dévote qui lui paroiſſoit mériter de l’être. Elle gagnoit d’abord ſa con-