Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
Les Progrès

trepriſe, & eut l’art de rèuſſir. Ce qui enhardit notre Héroïne, c’eſt qu’elle ſavoit que la nature perd rarement ſes droits, & que la chair eſt bien foible.

Les trois quarts des Dévotes de Paris, s’aſſembloient ſouvent chez-elle ; l’envie de s’édifier les y amenoit. Parmi le nombre, il en étoit beaucoup de jolies, dont l’œil fripon, tout-à-la-fois languiſſant & éveillé, dénotoit des combats intérieurs, & les efforts du Malin. La ruſée Lucette les conduiſit dans le piége, leur fit faire faux-bon à l’honneur, qu’elles défendoient depuis long-tems. Frivolet jouiſſoit du fruit de ſes travaux, & achevoit d’ébranler les ames naïves qu’elle rendoit chancelantes. Il eſt à remarquer que