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du Libertinage.

con jettoit des yeux ſtupéfaits autour de lui ; la ſurpriſe lui coupoit la parole. Après s’être bien divertie de ſon embaras, Lucette lui découvrit tout le miſtère ; elle lui prouva que tout ce qu’il voyoit, n’étoit qu’un jeu. Ce fut encore un nouveau ſujet d’étonnement pour Lucas. Il s’étoit perſuadé que ſon Amante avoit été inſpirée du Ciel ; qu’elle alloit faire pénitence de ſes péchés. Il admiroit ſa ferveur, ſans être tenté de l’imiter. Convaincu du contraire, il plaiſanta beaucoup de ſa ſimplicité. Il eut lieu de ſe convaincre que les Dévotes ſavent aſſaiſonner les plaiſirs.

Notre Héroïne n’auroit peut-être pas gardé long-tems l’attirail incommode de la bigotterie, ſi ſon miroir ne l’avoit aſſurée qu’il embelliſſoit ſes