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Les Progrès

enviſager le plaiſir que l’on goûte à paſſer pour tout autre que l’on n’eſt, à mener une vie dévote, pénible en public, gracieuſe en ſecret. « On jouit, lui dit-il, des agrémens attachés à la ſageſſe, des éloges qui lui ſont dûs, ſans être obligé de la ſuivre, ſans en éprouver l’amertume. D’ailleurs, continua-t-il, tu as tellement affiché tes paſſions, qu’il ne m’eſt plus poſſible, en conſcience, de t’honorer de mes viſites. Je t’avertis que ſi tu ne ſuis mes conſeils, je vais être forcé de t’abandonner. Laiſſe-toi diriger par ton meilleur ami. Un peu d’hipocriſie dans ce ſiècle, nous ſied à merveille, nous conduit au bonheur. Si tu adoptes mes idées, tu pourras m’être utile ; je te prou-