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Les Progrès

pour mieux dire, elles ignoroient la douceur de marcher ſur ſes traces.

Eh ! qui auroit pu douter de la vertu de notre Héroïne ? Elle eſt affublée d’une robe noire, dont les manches lui vont juſqu’au bout des doigts ; ſes coiffes ſont de batiſte, elles lui couvrent le viſage, & laiſſent à peine entrevoir le bout de ſon nez. Une eſpèce de guimpe garantit ſa gorge de tout regard profane. Elle met encore par-deſſus tout cela, une large capotte. Un prodigieux chapelet pend à ſes côtés, les reliquaires qui y ſont attachés, font un carillon charmant. Elle marche lentement, la tête baiſſée, les mains jointes contre ſa poitrine. On l’entend marmotter toujours quelques prières entre ſes dents. Si quelqu’un