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du Libertinage.

bras de l’Amour, & ſe moque du qu’en-dira-t-on.

Une flâme brûlante la dévore. Il ſemble qu’elle ſoit dans cet âge où le peu d’habitude qu’on a des plaiſirs, les fait ſouhaiter avec ardeur. Plus elle ſatisfait ſes penchans, plus elle deſire de s’y livrer. Peu ſcrupuleuſe ſur la manière de ſe contenter, on prétend, mais je n’oſerois l’affirmer, on prétend qu’elle laiſſe prendre à ſes deux grands laquais, d’autres privautés que celles de lui donner quelquefois le bras. Lucette croit avoir de très-bonnes raiſons pour mener une vie libertine. Quel agrément a-t-on, demande-t-elle aux ſévères cenſeurs, lorſqu’on ſe refuſe les moindres plaiſirs, lorſqu’on ne s’écarte jamais de la ſageſ-