Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/419

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
63
du Libertinage.

tin, qui la rend adorable. L’indécence règne dans ſes diſcours. Aux promenades, aux ſpectacles, elle ſemble prendre à tâche de s’afficher. Son langage & ſon maintien décellent ſes mœurs ; elle regarde effrontément tout le monde, ſourit en minaudant, & éclatte de rire. On diroit qu’elle veut paſſer pour folle. Sa conduite devient ſi ſingulière, ſi bizarre, que Monſeigneur oſe rarement lui rendre ſes viſites ſecrettes.

Notre Héroïne ne ſe gênoit pas même devant lui ; elle l’avertiſſoit qu’une foule d’amans ſoupiroit pour ſes charmes, qu’elle ſe feroit conſcience de leur être cruelle. Elle lui racontoit ſes caprices, ſes folies. Elle lui diſoit que Monſieur Lucas