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Les Progrès

lui paroît enfantillage. Le bon ton, ſelon elle, eſt de s’abandonner publiquement à ſes travers, de braver la critique, d’être folle, libertine aux yeux de l’Univers entier.

Elle ne ſuit que trop ces coupables maximes. Les plaiſirs les plus bruyans ſont ſeuls capables de lui plaire. Lorſqu’elle donne matière à une Hiſtoire bien plaiſante, elle eſt au comble de la joie. Son unique occupation eſt d’imaginer de nouveaux amuſemens. Elle marche en ſautant, rit, folâtre, lutine tout le monde, caſſe une garniture de cheminée, & jette au feu, par diſtraction, la divine brochure qui la raviſſoit ; ſa tête eſt dans un mouvement perpétuel ; ſa phiſionomie a quelque choſe de piquant & de mu-