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du Libertinage.

vois prévu que je duſſe un jour languir dans la misère, je me ſerois conduit différemment. Si notre tranquillité eſt intéreſſée à ce que nous ne liſions pas dans l’avenir, il faut avouer auſſi que nous en ſerions plus ſages. Mon hiſtoire n’eſt malheureuſement que trop commune ; elle eſt toute ſimple, je vais vous la dire en peu de mots.

» Il y avoit toute apparence qu’un jour je devois jouir d’une fortune honnête. Mon père fit ſes efforts pour m’inſpirer la ſageſſe. Je me moquai de ſes conſeils ; les exhortations, les menaces, furent inutiles. Le goût pour les femmes ſe développa de bonne heure dans mon cœur. À ſeize ans j’aimai avec