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Les progrès

carroſſes ſont prêts, les poſtillons, les laquais courent devant les équipages ; on diſſipe l’ennui par des ariettes de l’Opéra bouffon, qu’on a eu ſoin d’apprendre par cœur, & qu’on trouve ſublimes ; on chante, on fait bonne chere, on arrive avec fracas.

J’eſpere que le Lecteur ne ſera pas fâché de voir deſcendre de caroſſe cette pétulante compagnie.

Une maſſe informe de chair ſe préſente d’abord à la portiere ; elle paſſe de côté, deux laquais la ſoutiennent & la poſent doucement à terre : cette eſpèce de petit monſtre eſt Monſieur Mondor. Il eſt haut de trois pieds & demi : il chancelle ſur ſes groſſes & courtes jambes ; il ſouffle avec bruit ; ſa tête a preſque autant d’empleur que tout ſon corps. Un