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du Libertinage.

crédules, étoient les ſeuls qui jugeaſſent de ſa ſageſſe par l’apparence. Il ſe découvroit ſans crainte aux yeux des femmes ; il ſavoit profiter de leur foibleſſe, & les intéreſſer en ſa faveur ; il eſpéroit qu’à force de reſter à leurs genoux, il parviendroit au comble des honneurs, & que ſon ambition ſeroit ſatisfaite par les ſoins de l’amour. Cet homme divin méritoit de faire fortune, dans un ſiècle où le futile a la vogue, où le ſtyle maniéré & fauſſement tendre, fait tomber en extaſe.

Il connoiſſoit trop l’art de charmer, pour manquer de conquêtes ; il étoit même excédé des pourſuites & des minauderies d’une foule de femmes qui briguoient ſes faveurs. Pourquoi donc prit-il Lucette ſur ſon