Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
17
du Libertinage.

étoit portée à la tendreſſe ; elle ſe rendit dévote. Elle reſtoit à l’égliſe le plus qu’il lui étoit poſſible. Elle y pouſſoit des ſoupirs enflammés ; elle y méditoit ſur l’amour de Dieu. Elle n’avoit point tout cet attirail ſi cher aux bigotes, une grande coëffe, une croix longue d’un pied, une robe lugubre, arrangée ſingulierement : cet habit-là ne donne point la vertu. Lucette, avec ſa cotte ordinaire avoit plus de dévotion que la vénérable la plus embéguinée. C’étoit un plaiſir de la voir ; elle marchoit modeſtement, les bras croiſés, la tête baiſſée ; ſon viſage tranquille annonçoit la ſérénité de ſon ame.

Le Curé du village, qui à peine entendoit ſon breviaire ; Paſteur pa-