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du Libertinage.
CHAPITRE III.
Grande ſageſſe de notre héroïne.
Lucette ne comprit preſque
rien à tout ce que lui dit ſa mere ;
cependant elle promit d’être ſage,
& fit tout ſon poſſible pour tenir
parole. Elle évita les hommes ; de
ſi loin qu’elle en appercevoit un,
elle ſe ſauvoit auſſitôt. Elle s’étoit
mis une ſinguliere idée dans la tête.
En réfléchiſſant ſur l’hiſtoire de ſa
mere, elle conclut en elle-même que
les hommes étoient méchans, qu’ils
mordoient les filles qui s’approchoient
d’eux, qu’enſuite le venin
gagnoit, & qu’on ne pouvoit plus
cacher ſon malheur. Il n’y a qu’une
villageoiſe qui puiſſe être ſi naïve.