Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/328

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
Les progrès

Elle frémit ſans ſçavoir pourquoi, & le conſidère plus attentivement. Quel fut ſon déſeſpoir en reconnoiſſant Monſieur Lucas. Elle jetta un grand cri. Le malheureux qu’on amenoit leva la tête ; & fut ſaiſi de douleur quand il vit ſa chère, l’infortunée Lucette, dans un état auſſi triſte que le ſien. Ils ſe conſidèrent un inſtant ſans avoir la force de parler. Faiſant un eſſort ſur eux-mêmes, s’efforçant de rappeller leurs eſprits, ils demanderent avec tant d’inſtance, avec une telle effuſion de larmes, qu’on leur permît de ſe dire peut-être le dernier adieu, que les cœurs durs qui les environnoient ne purent s’empêcher de s’attendrir.

Il me ſeroit impoſſible de rapporter ici ces mots entrecoupés, ces