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du Libertinage.

vieux impotens, qui, ſe traînant à l’aide d’une béquille, paroiſſoient n’avoir qu’un jour à vivre ; ces vieillards amoureux ſe reſſouviennent encore des plaiſirs de leur jeuneſſe ; ils recherchent des Beautés commodes qui ſe donnent une peine infinie pour leur procurer une foible étincelle de volupté.

Un de ces tendres ſexagénaires avoit envie depuis long-tems de tâter du fruit défendu ; il ſouhaitoit de faire en ſecret ſa cour à une fille du monde. Il n’oſoit ſe préſenter ſeul chez quelque Philis, dans la crainte des dangers qu’on peut courir. Se promenant un jour au Palais Royal avec un de ſes amis, jeune homme brave & vigoureux ; il apperçoit notre héroïne, auſſi-tôt il