Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
140
Les progrès

par les zéphirs, fait un frémiſſement qui l’annonce de loin. Sa jupe, un peu courte & falbalaſſée, découvre à moitié une jambe fine, couverte d’un bas de ſoie, tendu avec art. Son pied mignon eſt à la gêne dans un ſoulier étroit, poli, blanc comme la neige, & décoré d’un talon rouge. Elle paroît montée ſur des échaſſes, ne marche que du bout du pied, en ſe pinçant les lèvres ; à ſa démarche lente & grave on la prendroit pour une Veſtale, ſans ſes joues enluminées, ſans quelques mouches mutines, ſans ſes regards jettés çà & là, & ſans l’eſſain de jeunes gens qui voltigent autour d’elle d’un air familier.

Notre héroïne faiſoit pluſieurs conquêtes au Palais Royal, Elle entraînoit, ſur-tout, chez elle de ces