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Les progrès

de ſe promener en long, en large : les coups de coude, les ſt, ſt, ſt, trottoient ; les tendres œillades, les ſouris, les ſignes alloient leur chemin ; chacun étoit ſon roi, ſon petit cœur, ſon bijou, ſon néné, ſa mère. Nous aimons les complimens ; ils étoient de sûrs appâts qui faiſoient tomber dans ſes filets. Tel étoit ſurpris de ſentir une fille le careſſer pour ſa premiere fois de ſa vie ; & la ſuivoit par reconnoiſſance. Semblable au Bourgeois Gentilhomme, celui-ci eſt pénétré des douceurs qu’il s’entend dire, & paye généreuſement. Lucette ſçavoit trop bien ſon métier pour n’être pas flatteuſe ; elle ſe récrioit toujours ſur ce qu’on offroit à ſes regards ; elle feignoit de n’avoir jamais rencontré un mortel ſi heu-