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Les progrès

Notre héroïne fit ſon poſſible pour corriger Lucas de ſa dangereuſe manie. Elle lui remontra qu’un joueur étoit un homme avide du bien des autres ; qu’il ne ſeroit pas étonnant de le voir attaquer les paſſans au détour d’une rue, puiſqu’il s’accoutume à deſirer, à tâcher d’avoir la bourſe de ſon prochain. Elle lui fit enviſager les inquiétudes, les regrets dont il eſt dévoré ; il n’a aucun repos, ſe brûle le ſang, & ne peut ſe flatter de poſſéder la moindre choſe.

Monſieur Lucas goûta ſes raiſons, gémit, ſoupira, & promit avec ſerment de ne plus retomber dans ſes erreurs. Notre héroïne, charmée de l’avoir perſuadé, guéri, partagea avec lui la ſomme légere qu’elle poſſédoit. Lucas, en recevant cette