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du Libertinage.

au jeu ; il ſe corrige, & n’y revient plus ; celui qui gagne croit toujours avoir le vent en poupe, il s’encourage, & il ſe ruine. Je puis avancer qu’un joueur ne garde pas long-tems ce que la fortune lui envoie ; s’il gagne un louis, il en perdra quatre. Trop de gens, par malheur, éprouvent ce que je dis, & n’en ſont guères plus ſages.

» Je me mis à courir les brelans, les tripots ; tous les jeux étoient bons pour moi, défendus ou non. La Ducheſſe & la Comteſſe s’apperçurent de mon dérangement, ſe plaignirent de ma conduite. Les veilles que je faiſois me maigriſſoient beaucoup, leur donnoient lieu de ſe plaindre de moi. Je n’étois plus ſi empreſſé, ni ſi propre