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du Libertinage.

de lui apprendre pourquoi ſa fortune étoit ſi changée ; il ſatisfit, en ſoupirant, ſa curioſité.

« Quelques-uns de mes amis, lui dit-il, m’entraînèrent dans ces lieux où l’on donne à jouer, où il eſt permis de ſe ruiner. Je m’ennuyai d’abord ; mais je m’y accoutumai inſenſiblement. Je m’amuſai long-tems des grimaces que je voyois faire aux perdans ; de la joie cachée de ceux qui gagnoient ; de ces eſpeces de Philoſophes qui affectent de ſupporter la perte de ſang froid, & qui vont enſuite s’arracher les cheveux. Je n’allois à l’Académie que pour paſſer un quart-d’heure. J’étois étonné de me ſentir intéreſſé plutôt pour l’un que pour l’autre. Ébranlé par un