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Les progrès

giſſoit pas comme moi. Je n’en fçavois rien, lui répondis-je. Elle me mena à dix lieues d’ici chez une de ſes couſines, à qui elle recommanda le ſecret. J’accouchai d’un enfant qui mourut dès qu’il fut né, & nous revinmes enſuite, comme ſi de rien n’étoit. Les gens du village me trouverent plus jolie qu’avant ma rencontre avec Mathieu. Ils diſoient que j’avois l’air plus mutin & plus vif qu’autrefois. Ma mere, ſans m’en dire la raiſon, chercha quelque nigaud qui voulût de moi. Votre pere me demanda en mariage ; l’accord ne tarda pas à ſe faire. Je vivois contente avec lui ; nous ſerions encore heureux ; mais un jour je m’aviſai de lui conter les bons procédés que