Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
Les progrès

ſe précipite ; on crie à la garde, & quand Lucette eſt en bas, elle ne trouve perſonne. L’approche du guet avoit contraint l’aggreſſeur à prendre la fuite, & l’homme attaqué étoit déja bien loin.

Elle fut déſeſpérée de n’avoir pû joindre ni l’un ni l’autre. Quelquefois elle croyoit s’être trompée. « Mon cher Lucas n’exiſte plus, s’écria-t-elle, ou du moins il eſt éloigné d’ici… C’étoit pourtant ſa voix ; mon cœur en eſt encore ému ; pourroit-il ſe tromper » ? Deux mois ſe paſſerent dans cette agitation. Elle ſe flattoit qu’aucune erreur ne l’avoit abuſée, & dans le même inſtant elle ſe perſuadoit du contraire.

Notre héroïne ſongeoit encore au