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Les progrès

tie de leur ſexe ſeroit flattée d’avoir leur privilége. Elles appellent ſans honte celui qui leur plaît ; une honnête femme ne peut que ſoupirer en ſecret. Les plaiſirs, la joie les ſuivent ſans ceſſe. On les flatte, on les chérit, on les entraîne de partie en partie, de fête en fête ; elles n’ont qu’à dire un mot pour s’enivrer de cette volupté qui enchante tous les mortels. Leur vie, conſacrée à l’Amour, n’eſt qu’un inſtant délicieux… Mais qu’il eſt triſte d’être ſoumiſe au premier venu ; de paroître gaie, contente, lorſqu’on eſt quelquefois déchiré de chagrin ; de ſourire à un objet mépriſable, dégoûtant ! Qu’il eſt affreux de careſſer quiconque ſe préſente la bourſe à la main ; de s’expoſer aux caprices, à la bru-