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du Libertinage.

que ſon deſſein étoit de faire haïr au lieu de faire aimer la volupté. Elle ne donnoit Lucette qu’à un Provincial, ou qu’à des Abbés.

Mais notre héroïne gagna davantage. Son petit emploi lui rendit beaucoup plus que celui des premieres Princeſſes de la maiſon. Celles-ci ſont trop heureuſes lorſque leur cher Sultan les quitte ſans les maltraiter, ſouvent le moindre mot leur attire une demi-douzaine de ſoufflets. Lucette, au contraire, étoit careſſée avec tranſport. Les nouveaux arrivés, admirant tout ſtupidement, croyoient poſſéder un tréſor. Les Petits-collets ne manquoient pas de la qualifier de pluſieurs dons ; ils payoient pour eux & pour leur habit.

Au bout de quelques mois, notre