Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
110
Les progrès

ami. Lucette les ſupplia de la diſpenſer de cette règle : tout autre que Monſieur Lucas ne pouvoit prétendre de régner ſur ſon cœur.

La Mo… étoit trop ſenſée, connoiſſoit trop ſes intérêts, pour avoir beaucoup de filles comme mon héroïne : la plus âgée de ſes éleves n’avoit tout au plus que dix-huit ans, étoit fraîche, menue, vive, étourdie. Elle ne l’avoit priſe que pour l’employer dans un beſoin preſſant. Elle ſe donnoit bien de garde de l’offrir à un Mouſquetaire ; elle l’obligea de ſe tenir dans ſa chambre, de deſcendre rarement dans la ſalle. La Mo… craignoit que la vue de notre héroïne ne décriât ſa maiſon, qu’on ne prétendît qu’elle n’étoit remplie que de vieux objets, &