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Les Progrès

la comblèrent de richeſſes auroient eu honte de la reconnoître.

En effet, je dois avouer que Lucette eſt devenue bien laide. Elle n’eſt plus digne de l’attention du Lecteur. Ses yeux ſont battus, languiſſans, uſés : elle eſt d’une maigreur affreuſe ; ſon teint jaune & livide ſe ranime à peine par le fard & la céruſe. Lorſqu’elle s’aviſe de ſourire, au lieu de charmer elle révolte ; mille plis divers ſe forment ſur ſon viſage, & la font paroître toute ridée : ſa gorge fait encore ſoulever ſon mouchoir, mais l’art ſeul la ſoutient ; elle retomberoit triſtement ſans un corſet étroit qui la preſſe : c’eſt une fleur épanouie depuis long-tems, ſur laquelle le