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Les progrès

ture du bois. J’étois étonnée ; j’avois de nouveaux doutes ; Mathieu voulut contenter ma curioſité, il ne me laiſſa rien ignorer ; je lui faiſois ſouvent répéter ſes leçons. Au bout de quelques mois je me ſentis malade, j’eus des maux d’eſtomac ; mais je devins beaucoup plus groſſe. Je le fis remarquer à Mathieu ; il rougit, il ſe troubla, & depuis ce fatal moment je ne l’ai plus revu. J’ai appris long-tems après, qu’il s’engagea dans la ville prochaine ; il fut combattre les ennemis, & ils tuerent le pauvre garçon. Je fus quelques jours inconſolable. Je ſongeois à le remplacer, quand ma mere, me regardant attentivement, pouſſa un grand cri, & s’évanouit. J’eus beaucoup de