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Les progrès

pecta toute ſa vie les Dieux de la Fable, en faveur des grandes obligations qu’elle avoit à l’un d’eux.

Cependant elle étoit dégoutée d’un état où la peine ſuit de bien près les plaiſirs : (qu’on ne ſe figure pas qu’une Actrice ne ſonge qu’à ſa parure & qu’à ſes conquêtes). Lucette quitta le Théâtre, non à cauſe de ſa promeſſe, mais rebutée des tracaſſeries des camarades, d’un travail qui ſe renouvelle chaque jour. Une raiſon encore plus forte l’obligea d’y renoncer : ſon miroir lui apprit que ſes charmes déclinoient. La maladie que notre héroïne éprouva fait de terribles ravages ſur ceux qu’elle attaque ; elle ne put en douter. Son orgueil auroit trop ſouffert du triomphe de ſes rivales, de ſe mon-