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du Libertinage.

ſa derniere heure approchoit : alors ſa fermeté l’abandonna ; les menaces du Conſolateur achevèrent de la troubler. Elle ſe repréſentoit un Juge ſévere, qui ne la faiſoit comparoître devant lui que pour l’accabler de ſa fureur ; il peſoit les moindres actions : une ſeule faute ſuffiſoit pour la perdre ; ainſi quels ſupplices ne devoit-elle pas éprouver ? En vain s’excuſoit-elle ſur la foibleſſe humaine, ſur ſa raiſon trompée… Notre héroïne frémit, elle devint auſſi naïve qu’elle étoit avant de ſortir de deſſous les yeux de ſa mere ; alors elle deſira vivement de ſuivre les conſeils de celui qui devoit la conſoler, la raffermir contre les terreurs de la mort.

Tremblante, hors d’elle-même, n’ayant qu’un ſouffle, Lucette pro-