Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
9
du Libertinage.

meur, jeune, brun & vigoureux. Il m’embraſſa, je fus émue ; il redouble, je ſoupire ; il me ſerre dans ſes bras, mon ſein s’agite ; enfin, il m’apprit que les hommes ne nous reſſembloient qu’en apparence. Je n’avois garde de m’oppoſer à ce qu’il exigeoit de moi, il me faiſoit trop de plaiſir ; & puis, grace à ma mere, je croyois faire un action très-permiſe : elle me parut ſi naturelle ! Je revins à la maiſon enchantée de mon bonheur & de mes découvertes, je réſolus pourtant de lui cacher que j’étois ſi ſçavante : je craignois apparemment qu’elle ne m’enlevât mon maître, & qu’elle ne voulût auſſi s’en faire inſtruire. Chaque jour je faiſois des réflexions ſur mon aven-