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du Libertinage.

À compoſer des dragées. D’un bout de l’Europe à l’autre, on achete mes dragées. Mes malades ne voyant rien de dégoûtant dans ce que je leur donne, ſuivent mes conſeils, mes volontés, & guériſſent ; ils peuvent ſe purger publiquement ſans fatigue, & faire croire qu’ils ſortent d’un baptême ou d’une noce. En vain l’envie m’a déchiré, m’a tourné en ridicule : la commodité de mon remède le fera toujours préférer. On ſe hâtera même d’attraper cette légere indiſpoſition, que le plaiſir nous cauſe, afin d’avoir la douceur de prendre ma médecine agréable. Le nom ſeul de ma recette ſuffiroit pour la mettre en vogue : des dragées ! cela chatouille l’oreille. Pouvoit-on s’at-