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du Libertinage.

je penſe qu’on n’aura pas de peine à le deviner. Je vais tâcher de la peindre : heureux celui qui ne la connoît que par le récit qu’il en entend faire !

Cette maladie n’attaque que les gens amis de la joie ; elle paroît chérir le monde, & ceux qui s’abandonnent à ſon ivreſſe. Le Philoſophe, qui vit loin du tumulte & du fracas, eſt à l’abri de ſes coups. L’Anachorète, attaché à ſes devoirs, eſt sûr de ne la reſſentir jamais. Elle eſt originaire d’une contrée lointaine : elle nous traite plus mal que les gens du pays ; nous ſommes étrangers à ſes yeux. Elle fut la digne compagne d’un métal que les hommes vont chercher au loin pour ſe tourmenter. Nous ſommes maîtres