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du Libertinage.

pour chaſſer la triſte idée dont ſon ame étoit remplie, ſoit pour quelqu’autre raiſon, elle augmenta le nombre de ſes favoris, & leur diſtribuoit en cachette, tour-à-tour, ſes faveurs.

Le Lecteur s’étonnera qu’aucun indiſcret n’ait démaſqué Lucette, n’ait voulu goûter le plaiſir de ſe vanter de ſa bonne fortune. Il lui arriva ce qu’on ne verra jamais ; ſes amans garderent le ſilence, ſans doute pour ne pas ceſſer de ſe divertir des bonnes gens qui élevoient juſqu’aux nues ſon innocence & ſes vertus.

Ses camarades ſe louerent auſſi de ſa douceur : ils connurent, par expérience, combien elle étoit complaiſante & humaine. Souvent Oroſmane, après avoir poignardé Zaïre,