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du Libertinage.

Elle eſpéroit le guérir de ſa manie ; mais il lui arriva une affaire qui l’obligea de s’éloigner au plutôt. Il ne manquoit pas d’aller chaque ſoir applaudir ſa chere amie. Dans un morceau qu’elle récitoit, & qu’on écoutoit attentivement, quelqu’un du parterre éternua. Monſieur Lucas prit la mouche : il le déterra dans la foule ; prétendit qu’il éternuoit par malice, & lui propoſa de mettre l’épée à la main. L’autre eut beau proteſter que c’étoit par mégarde, qu’un rhume de cerveau le tourmentoit même depuis long-tems ; ſes raiſons furent inutiles ; à force d’être inſulté, il fallut ſortir. Monſieur Lucas étoit habile à l’eſcrime ; il bleſſa dangereuſement ſon adverſaire ; le pauvre homme mourut pour avoir