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du Libertinage.

ſon mieux les ravages du tems ſur ſa perſonne. On ne pouvoit lui faire une peine plus ſenſible que de le traiter de vieillard. Il portoit une perruque blonde, ſe noirciſſoit les ſourcils, & affectoit de ſauter en marchant. Il s’étoit diverti dans ſa jeuneſſe ; il en avoit pris tellement la coutume, qu’il ne pouvoit vivre ſans une bonne amie : le froid des ans n’avoit pû éteindre en lui le goût pour les femmes & pour les plaiſirs. Ce n’étoit point un vieillard farouche, bourru, grondeur ; il aimoit toujours à rire, étoit goguenard, alerte, jovial : mais il auroit dû ſonger qu’il eſt un tems pour tout. Les ſaiſons ſont différentes l’une de l’autre ; le Printems eſt cou-