Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/221

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
43
du Libertinage.

leurs, qui viennent au ſpectacle, non pour entendre, ni pour admirer les ouvrages des grands Maîtres ; mais pour voltiger de couliſſe en couliſſe, de Danſeuſe en Danſeuſe, d’Actrice en Actrice ; ils ſe mettent en frais de plaiſanteries fades, de diſcours doucereux & gaillards. Ces petites machines animées, qui peuvent avoir donné l’idée du mouvement perpétuel, ſont tantôt dans un lieu, tantôt dans un autre : parlent auſſi haut que l’Acteur ; éclatent de rire dans l’endroit le plus touchant d’une Tragédie ; ſe placent effrontément au milieu du théâtre ; ſourient à droite, à gauche ; ſe careſſent, tendent la jambe, & reſſemblent de loin à des Pantins, placés pour la décoration.