Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
Les progrès

champs. Elle ſçavoit mille chanſonnettes ſans eſprit, que la nature avoit dictées, & qui n’en étoient que plus piquantes. Les Petits-maîtres & les gens du bel air trouveront que mon héroïne s’occupoit à des choſes bien baſſes. Je les prie de conſidérer que leurs ancêtres éloignés peuvent avoir fait pis. Lucette vaut, ſelon moi, telle femme du monde qui a des vapeurs & qui s’occupe à faire des nœuds.

Notre bergere aimoit les ajuſtemens. Le Dimanche elle ſe mettoit de ſon mieux : une fine dentelle bordoit ſes coëffes. — De la dentelle à une payſanne, s’écriera-t-on ! ― Pourquoi pas ! Le luxe de nos villes s’étend juſques dans les campagnes. Le François ſe prive du néceſ-