Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
Les progrès

couvrir la vérité. Notre héroïne n’avoit guères ſongé au lendemain ; elle prodiguoit d’une main ce qu’elle recevoit de l’autre ; rien n’étoit trop cher pour elle. Le départ ſubit du Prince de *** la plongea dans un grand embarras ; elle fut réduite à vendre ſes diamans pour payer ſes dettes : enfin, ſoit que dans le tems de ſa bonne fortune elle ait ménagé, comme une novice, la bourſe de ſon amant ; ou ſoit qu’elle ait beaucoup donné à Monſieur Lucas, ce qui me paroît aſſez vraiſemblable, il lui reſta à peine mille écus.

Il ne tenoit qu’à elle de finir au plutôt ſon eſpece de veuvage, de remplacer le Prince de ***. Elle étoit devenue à la mode : Financiers, Robins, Ducs, la ſollicitoient