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du Libertinage.

pérament lui fit chercher les plaiſirs : elle parvint à oublier qu’une femme doit quelquefois être cruelle.

Les auteurs de ſa naiſſance étoient de bonnes gens, aſſez à leur aiſe, qui n’avoient jamais quitté la campagne. On m’aſſure pourtant que ſa mere étoit ruſée, quelle ſuivoit l’uſage des villes, qu’elle n’aimoit point ſon mari, & qu’elle l’oublioit ſouvent avec un gros garçon du village.

Lucette étoit née avec quelques bonnes diſpoſitions ; à dix ans elle avoit peur des hommes, à douze elle s’en approchoit en tremblant ; mais ſon tempérament combattit ſa vertu naiſſante, & triompha. Elle étoit chargée de conduire un petit troupeau : dès le matin, elle s’en alloit aux