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Les progrès

ſon cœur. Toute la perſonne de notre héroïne enflamma le Prince de *** ; il ſçut bientôt qu’elle ne paſſoit pas pour la ſévérité même, & il s’en réjouit. Il jugea qu’il ne pouvoit mieux choiſir ; qu’une telle Beauté étoit digne de le rendre célèbre, & méritoit qu’on quittât en ſa faveur les mœurs étrangeres.

Dès le lendemain, le Prince de *** fut chez Lucette ; il lui apprit le pouvoir de ſes attraits : il lui dit : Que voulant montrer qu’il ſavoit les coutumes françoiſes, il avoit deſſein de prendre une maîtreſſe ; qu’il lui accordoit la préférence ; qu’il lui donneroit mille écus par mois, un hôtel, des équipages, &c. Étonnée d’une viſite auſſi conſidérable. Lucette écouta reſpectueuſement le