Page:Nougaret - Lucette, ou les Progrès du libertinage, 1765-1766.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
12
Les progrès

cet entretien ; je crus pouvoir compter ſur la protection de la Ducheſſe. Je me peignis le plaiſir qu’on devoit goûter à ſe voir l’ami d’une grande Dame ; je n’oſois pourtant me promettre un bonheur auſſi complet. Elle a une telle réputation de ſageſſe ; ſes habits lugubres, ſes coîffes de batiſte, ſes aumônes publiques annonçent une dévotion ſi exemplaire qu’on ſe feroit lapider, ſi l’on en doutoit. Au moins, me diſois-je, je dois être sûr qu’elle s’intéreſſe à mon ſort.

» J’eus bientôt lieu de douter de l’effet de mes charmes ſur la Ducheſſe, & d’être convaincu qu’elle m’avoit fait des promeſſes de grand Seigneur. Je vis tout-à-coup mes