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Les progrès

ſes bras l’amant pour qui ſeul elle voudroit exiſter.

Monſieur Lucas n’étoit pas moins épris de notre héroïne. Il avoit coutume de la viſiter chaque jour, il lui prodiguoit des plaiſirs dont rien n’altéroit la douceur : ſes rivaux n’avoient que l’apparence, mais lui jouiſſoit de la réalité. Son habit de livrée ne faiſoit aucune peine à Lucette. Eh ! que lui importoit de quelle façon fût mis ſon cher Lucas, pourvû qu’il l’aimât toujours ? Elle exigeoit ſeulement qu’il vînt ſouvent l’aſſurer de ſa tendreſſe, & qu’il eût ſoin de n’arriver qu’à la brune.

De quelles inquiétudes ne fut-elle pas ſaiſie, lorſque quinze jours s’écoulerent ſans quelle eût vû ſon amant,