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du Libertinage.

Qu’on me permette pourtant de rendre ici juſtice à la fidélité de Lucette. Son amour paroîtra romaneſque, d’accord ; mais puiſque je veux peindre toutes les foibleſſes auxquelles nous ſommes ſujets, dois-je taire celle qui ſéduit la Nature entiere ?

Lucette n’étoit contente qu’auprès de ſon cher Lucas, elle y ſongeoit ſans ceſſe ; tout lui retraçoit un objet aimé. Pour elle les plaiſirs ceſſoient d’être tels quand il falloit les goûter ſans Lucas. Si Harpagon, ſi Maſſif &c. &c. l’ont vue plongée dans une tendre ivreſſe, ſe livrer à leurs tranſports, c’eſt qu’alors une douce illuſion s’emparoit de ſes ſens ; elle ſe retraçoit un bonheur paſſé, ou à venir ; elle croyoit preſſer dans