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Les progrès

[de] l’aimer ; & quand même elle le pourroit, voudroit-elle renoncer à un amour qui fait tout le bonheur de ſa vie ?

Je ne veux point imiter ces Auteurs qui inondent Paris de Romans frivoles. Leurs héros langoureux ſoupirent dès la premiere page, & leur amour ne finit qu’avec le livre. Ils prétendent nous amuſer par un fade récit des tourmens qu’endure une Belle, épriſe du mérite d’un galant Cavalier, qui, de ſon côté, ſe conſume pour ſes beaux yeux : laiſſons-les remplir quatre cents pages de déclarations, de mépris, de ruptures, de raccommodemens, de billets doux ; ils font bailler plus d’un Lecteur qui croit admirer & s’attendrir.